Un studio de jardin autonome procure un espace de vie confortable, écologique et économique à condition de jouer le jeu du minimalisme. Cette mouvance reprend les codes des Tiny House en se délestant des contraintes techniques et administratives de la petite maison mobile qui fait tant rêver.

Par défaut, un studio de jardin est raccordé en eau et en électricité à la maison. Toutefois il est possible de rendre celui-ci parfaitement autonome en changeant point par point sa configuration d’origine. C’est une pratique que maîtrise Greenkub depuis de nombreuses années. On vous explique toutes les étapes ici.

🚰 Autonomie en eau

Récupération et filtrage des eaux de pluie.

Récupération des eaux de pluie

Pour récupérer les eaux pluviales, l’idéal est d’opter pour une toiture de forme monopente. Cela permet de drainer facilement un maximum d’eau vers une cuve de stockage unique à l’arrière du studio.

Un chéneau intégré dans la structure permet de récolter toute la pluie qui tombe sur le toit, soit environ 20 mètres cubes annuels en Bretagne. Une boîte à eau avec une première filtration à grillage se situe en haut, suivie d’une descente d’eau pluviale.

Première filtration

Suite à notre expérience avec les low techs, un filtre à gravier à sable filtrant a été ajouté pour filtrer efficacement les feuilles malgré le grillage. Une zone de trop-plein et un bouchon permettent de vidanger les saletés ou d’éviter de remplir la cuve. La cuve se remplit par trop-plein dans un coffre de 390 litres.

Un premier filtre en grillage se trouve dans la boîte à eau, suivi d’un deuxième filtre par décantation au niveau de la vanne. L’eau filtrée remplit ensuite la cuve avec un collecteur sur le côté.

Le coffre est isolé avec des matériaux non biosourcés pour des raisons de poids et de qualité thermique. La laine de bois isole le plafond, les joues, les portes et le sol en stéréo dur.

Eau potable

La zone technique comprend un osmoseur Tanco 3 qui traite et purifie l’eau, y compris l’air dans les cuves. Le remplissage se fait par la partie gauche du coffre.

La partie droite du coffre contient la zone de pompage et des filtrations supplémentaires. On y trouve une filtration mécanique lavable démontable, une filtration de 25 ou 50 microns en tissu lavable, une filtration en charbon actif et l’osmoseur Tanco 3. Une tige traite toute la partie O et R de la cuve.

Le stockage dans la cuve est complété par un système de pompage 12V sous l’évier, à côté du chauffe-eau. La filtration est assurée en amont et en aval de la pompe. L’eau est réinjectée dans le studio de jardin, soit directement si connectée au réseau, soit via des filtres en 25 et 50 microns. Lorsqu’on ouvre les robinets, la pompe 12V se met en action pour mettre sous pression le système de plomberie.

Un vase d’expansion évite de trop solliciter la pompe et maintient la pression dans le circuit. Les entrées d’eau chaude et froide se situent au niveau du plancher, ainsi que les arrivées électriques en gaine blindée pour éviter les champs électromagnétiques.

La réserve souple, mesurant 1m40 de large et 5-6 mètres de long, permet le stockage de 3000 litres d’eau supplémentaire. Ainsi, l’autonomie en eau est de plus de 3 mètres cubes, soit environ trois mois pour deux personnes. En Bretagne, cette autonomie est suffisante car il est rare de passer trois mois sans pluie.

L’eau potable est stockée dans une cuve rigide et traitée par osmoseur. Un second traitement de potabilisation est effectué par un filtre à charbon actif par gravitation type Berkey, situé dans la cuisine. Cependant, il faut être attentif à la récupération de l’eau pluviale car elle n’est pas censée être bue. En effet, elle manque de minéraux essentiels à l’organisme humain.

Il est important de surveiller le nettoyage des filtrations et le stockage de l’eau, surtout en été lorsque les températures sont plus élevées et qu’il y a moins de renouvellements d’eau. Chacun doit prendre ses responsabilités quant à la consommation de cette eau.

Eau chaude

Pour l’eau chaude, un petit boiler avec une réserve de 10 litres est à privilégier. On peut régler la température de l’eau chaude (50 ou 70 degrés) et la source d’énergie (gaz ou électricité). En mode autonome, on utilise uniquement le gaz. La cuisson se fait sur des plaques de gaz ou avec le poêle à bois, qui permet également de chauffer de l’eau et réchauffer des plats.

☀️ Chauffage

Chauffage d'un studio de j'ardin autonome

Le poêle à bois offre une consommation minimale de bois et une bonne inertie, tenant entre 5 et 8 heures selon les essences de bois utilisées. Son encombrement est réduit grâce à ses dimensions de 30 centimètres de largeur et profondeur.

Le chauffage solaire à air est également prévu pour les périodes ensoleillées hivernales. L’énergie éolienne peut compléter l’énergie solaire en hiver, avec des micro-éoliennes de type éolienne de bateau.

Les panneaux solaires sont installés au sol pour faciliter leur entretien et leur orientation.

La toiture en aluminium cintré, avec un poids de 25 kg sur la totalité de la surface, est légère mais coûteuse. Les panneaux solaires souples sont installés au sol sur des châssis fixes pour faciliter l’orientation et réduire la complexité d’installation.

🔋 Électricité et énergie

Electrification d'un studio de jardin autonome

L’autonomie électrique repose sur des panneaux solaires photovoltaïques, deux panneaux étant installés pour le moment. Le studio de jardin autonome est prévu pour fonctionner avec six panneaux, assurant une autonomie presque totale sur l’année. En cas de faible ensoleillement, un groupe électrogène ou le secteur peuvent être utilisés.

A minima, on prévoit un panneau de 300 watts, mais deux panneaux sont prévus pour une utilisation toute l’année.

En période estivale, il est possible de placer studio autonome sous un arbre ou dans une zone peu ensoleillée grâce à 10 mètres de câbles pour décentrer les panneaux solaires. Un parafoudre et un disjoncteur assurent la sécurité entre les panneaux et le système de charge des batteries au gel sans entretien de 240 ampères.

L’onduleur hybride gère l’électricité du studio de jardin autonome et la charge des batteries, avec une puissance pouvant aller jusqu’à 5000 watts en fonction du parc à batterie et du nombre de panneaux installés. La conception bioclimatique du studio en bois est privilégiée, avec une orientation maximisant l’apport calorique du soleil pour profiter de la chaleur en hiver et de la luminosité.

La plus grande façade, orientée sud, est vitrée pour permettre un ensoleillement du matin jusqu’au soir dans l’espace de vie.

Dans la zone technique, un chargeur MPPT double entrée gère les panneaux solaires souples et rigides. Un onduleur de 3000 watts et une centrale déportée avec affichage numérique permettent de surveiller la réserve d’énergie, les consommations et la production des panneaux solaires. Une alarme prévient lorsque la charge de la batterie au lithium est trop basse, qui peut descendre jusqu’à 10% de taux de décharge.

🏠 Toiture

toiture du studio de jardin autonome

Enfin, quelques choix esthétiques ont été faits pour la partie nord de la maison.

Les maisons présentent une toiture cintrée et un bardage en séquoia. Un garde-manger extérieur permet de conserver les aliments au frais en hiver, économisant de l’électricité. Ce concept est issu des travaux avec le Logitech Lab de Concarneau.

Il faut éviter les studios à toits plats et privilégier les toitures simples pente ou double pente pour maximiser la performance des panneaux solaire et la récupération des eaux pluviales.

🛋️ Aménagement

aménagement d'un studio de jardin autonome

Le studio autonome est conçu avec une grande ouverture sur le pignon et une terrasse amovible. Le salon comprend un couchage d’appoint, un pouf et une table modulable pour plus de rangements. La cuisine et la salle de bain occupent le reste de l’espace.

Cuisine

La cuisine spacieuse est équipée de nombreux rangements et d’un bois local.

L’assemblage en bois sombre et clair constitue une particularité de cet aménagement. Un plan de travail coulissant permet de prendre le petit déjeuner sur des chaises hautes. Des étagères sont à compléter, avec d’un côté la plaque de cuisson sur des ouvertures à l’italienne pour une bonne ventilation, même sous la pluie. La cuisine est équipée de tiroirs, portes de placard, four et plaque de cuisson à trois feux, ainsi que des lumières indirectes.

Salle de bain

Une grande salle de bain se trouve au fond avec une porte coulissante intégrant des rangements pour la vaisselle et les bouteilles d’un côté, et les articles de toilette de l’autre. Un escalier confortable mène à une mezzanine XXL, similaire à celui d’une maison conventionnelle.

Derrière la porte coulissante se cache une grande salle de bain, plus spacieuse que d’habitude et dotée d’une belle hauteur sous plafond. Elle comprend une douche de 80 cm, un grand dressing, des toilettes sèches à tiroirs en bois brûlé ou hêtre chauffé et un seau inox de 20 litres. La douche dispose d’une pomme haute.

Chauffage

Le chauffe-eau fonctionne à double énergie : électrique et gaz, avec une commande déportée permettant le choix entre 50 ou 70 degrés. Cela facilite la sélection de l’énergie en fonction du soleil. Un interrupteur dans la salle de bain coupe la pompe pour réduire la consommation d’énergie. Enfin, un extracteur mécanique électrique est également présent.

Toilettes

Les toilettes se trouvent sous la grille extérieure, à côté du chauffage solaire avec un interrupteur manuel. Sur les réseaux sociaux, on mentionne souvent des problèmes de condensation dans les studios autonomes. Toutefois, nous n’avons pas beaucoup ces problèmes, car notre maison est équipée d’un chauffage au bois qui dessèche l’air et d’un double système de ventilation.

Ventilation

Un extracteur éolien est situé au-dessus de la douche avec une grille réglable. Si le vent est insuffisant ou si l’humidité augmente, un extracteur manuel de 90 m3/heure peut être utilisé en supplément lorsqu’il y a plusieurs personnes dans la maison en hiver. Il est également important d’avoir des entrées d’air. Nous avons choisi d’en avoir beaucoup au niveau des menuiseries, à l’opposé de la salle de bain.

Les menuiseries sont en aluminium gris anthracite avec des ouvertures à l’italienne vers l’extérieur. C’est une option intéressante si le budget le permet pour éviter l’encombrement intérieur. Les fenêtres dans les cuisines sont également grandes et s’ouvrent largement en été pour participer à la ventilation.

Lorsqu’on cuisine en hiver, même s’il pleut, on peut ouvrir légèrement les fenêtres pour évacuer la vapeur d’eau. En ce qui concerne les essences de bois utilisées, il y en a une douzaine différentes dans notre studio de plain pied.

🪵 Matériaux

matériaux d'un studio de jardin autonome

Noyer, peuplier et freine sont principalement utilisés pour les lambris. Un lambris en séquoia, situé à 15 km de la Syrie, offre de beaux contrastes entre le bois de cœur et les objets. L’huile de lin a été appliquée sur cette partie.

De l’autre côté, on trouve de l’eucalyptus et du peuplier, léger avec 13 mm d’épaisseur. Scié dans des conditions particulières sur une île du canal de l’Antabrest, l’arbre a été traversé par une scierie mobile et ramené à l’atelier pour être façonné, raboté et séché.

Le noyer provient d’un jardin où un arbre est tombé suite à une tempête. Inaccessible, la scierie mobile a permis de récupérer quelques poteaux en sciant directement l’arbre sur place.

Des touches de noyer sont ajoutées aux aménagements en contreplaqué. Bien qu’il soit difficile d’utiliser du bois massif pour ce type d’aménagement, des contrastes blanc et noir sont recherchés lorsque cela est possible.

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À propos de Fabien Paupier

Fabien est entrepreneur dans le développement durable. Il permet à de nombreux internautes de s'orienter vers des solutions plus écologiques dans le domaine de la finance, de l'habitat et de la consommation.